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INVESTIGATIONS ETHNOBRITANNIQUES

Parole au professeur Mamadou Mamadou Samba Barry

« Pr Mamadou Samba Barry, vice-recteur de l’université de Kindia et membre correspondant du collège des sciences naturelles et agronomiques de l’Académie des Sciences de Guinée (ASG), a animé une conférence scientifique dans la salle des congrès de l’Institut de Recherche et de Développement des Plantes Médicinales et Alimentaires de Guinée (IRDPMAG) ce vendredi 20 décembre 2024, dans la préfecture de Dubréka. Quand la jaunisse n’est pas le fait d’un sorcier ou d’un ennemi…»

Par Hassane Diallo

Tôt ce matin, la délégation de l’ASG, conduite par l’éminent Pr Selly Camara, président du collège des sciences naturelles et agronomiques, a eu un entretien avec les autorités dans la salle de conférence de l’Institut. Cet échange portait sur les objectifs, missions et actes stratégiques liés à la valorisation de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle.

tous issus du collège des sciences naturelles et agronomiques de l’ASG, d’une part, et de :

issus du collège santé de l’ASG, d’autre part.

Après les souhaits de bienvenue prononcés par Dr Salif ou Ismaël Sylla, porte-parole du personnel, et par Pr Elhadj Saïdou Baldé, directeur général de l’Institut et chevalier des Palmes académiques, l’honneur et le privilège sont revenus au président de l’ASG d’exprimer ses sincères remerciements au collège des sciences naturelles et agronomiques, avant de formuler des prières et bénédictions pour le rayonnement de l’Institut et de son personnel, en reconnaissance de leurs brillants résultats et perspectives prometteuses.

À son tour, Pr Selly Camara, président du collège des sciences naturelles et agronomiques, a présenté les objectifs, missions, vision et organigramme de l’ASG, placée sous la protection du président de la République et la tutelle administrative du Département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Par la suite, les débats ont été ouverts sous le thème : « Investigations ethnobotaniques des plantes employées dans le traitement des ictères ou jaunisses. »

Dans son intervention, le conférencier, après avoir défini quelques concepts clés, a dégagé l’objectif général de ses enquêtes : l’élaboration d’une banque de données ethnopharmacologiques sur les plantes utilisées dans le traitement des ictères.

Selon lui, dans une approche sociologique, il a collecté auprès de 118 guérisseurs des recettes de plantes et d’autres informations issues de 24 préfectures réparties entre les quatre régions naturelles du pays. Ces recherches ont produit des résultats significatifs : caractéristiques des acteurs et de leurs recettes, formes pharmaceutiques rencontrées (poudres, macérats, décoctions), origine des recettes avec des modes d’obtention variables (vertical ou horizontal), rites et incantations, ainsi que perceptions des guérisseurs sur les causes de la jaunisse et les pratiques de thérapie traditionnelle en Guinée Basse, Moyenne, Haute et Forestière.

À une série de questions posées par des chercheurs de l’Institut et du grand public, le conférencier, appuyé par ses pairs académiciens, a apporté des réponses satisfaisantes. Celles-ci portaient sur des sujets variés : la photosynthèse des plantes, la durée de traitement de la jaunisse chez les nouveau-nés, le partenariat avec la confrérie des chasseurs, l’accessibilité de ses publications scientifiques, l’ampleur de la pathologie, ainsi que les projets ou programmes de recherche sur le paludisme, le VIH, l’HTA, les ictères, les helminthiases, etc. Il a également abordé la différence entre les médecines conventionnelles et traditionnelles, ainsi que la volonté politique du gouvernement.

En conclusion, selon Pr Mamadou Samba Barry, la jaunisse reste un mal à vaincre malgré les progrès réalisés. En Guinée, comme dans de nombreux pays africains, les populations optent souvent pour le traitement traditionnel. Les guérisseurs utilisent des produits d’origine végétale ou animale. Il est nécessaire de déployer des efforts considérables pour valoriser ces pratiques sur des bases rationnelles.

Plusieurs travaux sont en cours, notamment le screening biologique des plantes à forte fréquence de citation et l’évaluation de leur potentiel chimique.

Pr Mamadou Samba Barry fait partie du cercle prestigieux des scientifiques travaillant dans le domaine de la botanique des plantes médicinales. Produit du projet Tokten (1986), il a été successivement chef du service de recherche et de développement, puis vice-recteur chargé de la recherche scientifique à l’université de Kankan (2007-2017). Aujourd’hui, il occupe les mêmes fonctions à l’université de Kindia.

Depuis les années 2000, il mène des recherches dans le domaine de la pharmacopée avec passion. Il est auteur de nombreuses publications dans des revues scientifiques en France et aux Pays-Bas, et a souvent été membre de jurys pour des soutenances de thèses et mémoires.

Cette animation scientifique de l’ASG s’inscrit dans le cadre de ses partenariats avec diverses institutions pour vulgariser les connaissances scientifiques. Auparavant, des conférences avaient été animées dans les universités Mercure Kofi Annan, Nongo et Général Lansana Conté de Sonfonia.

Prochainement, des visites seront effectuées dans les jardins botaniques relevant du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAE), notamment à Camayenne, Dalaba et Alpha de Labé, pour formuler des avis et recommandations au gouvernement.

Récemment, l’Académie des Sciences de Guinée a reçu une délégation de sa sœur, la Fédération de Russie, dans le cadre d’un partenariat entre les deux institutions.

L’événement s’est clôturé par une visite des posters présentant les résultats de recherche et une collation dans le jardin botanique de Kopèring, où le public a apprécié la richesse floristique du patrimoine environnant, aux environs de 15 h 00.

 

Dubreka, 23 décembre 2024

  Service des Relations Extérieures et de la Communication (SEREC)

 

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