SCIENCE OUVERTE : ENJEUX, IMPACT ET ACTIONS.


« Dans le cadre de la promotion et de la vulgarisation scientifique, Pr Etienne Lemarié, Secrétaire Général du Groupe de Réflexion et d’Information en Science Ouverte Francophone (GRISOF) de l’université de Tours, France et membre de l’Académie des Sciences de Guinée (ASG) a animé une conférence scientifique, ce jeudi, 16 mai 2024, dans la salle des fêtes de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry devant un parterre de chercheurs, enseignants/chercheurs et étudiants ».

A tour de rôle, Pr Mohamed Cissé, Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques de la santé (FSTS), Pr Oumou Younoussa Sow, ancienne coordinatrice du programme de lutte contre le paludisme ont saisi cette ouverture officielle de la conférence scientifique pour retracer l’historique du Système de la Santé en Guinée, rendre un vibrant hommage aux pionniers et saluer l’excellence des relations entre Pr Etienne Lemarié et la Guinée depuis 1986.

Ces éminents enseignants-chercheurs ont prodigué d’utiles conseils aux nouvelles générations allant dans le sens des publications scientifiques. L’évènement visait à favoriser l’implantation de la science ouverte dans les pays francophones en général et particulièrement en Guinée.

En clair, il s’agit d’évaluer les enjeux, impacts et actions pour une science ouverte de haut niveau, équitable, éthique, intègre et accessible à tous.

Prenant la parole, Pr Etienne Lemarié, Secrétaire général du Groupe de Réflexion et d’Information en Science Ouverte Francophone de l’Université de Tours, France et membre de l’Académie des Sciences de Guinée a décrit la problématique de la science ouverte associée à des données statistiques des maladies endémiques et chroniques.

Afrique, le vieux continent compte 3,2% de publications scientifiques. Seulement, la diaspora Afrique du nord y est très active, dira-t-il.

Autant dire que la recherche est faiblement financée. De nos jours, le contexte général de la recherche et la publication en santé connaît un nouvel essor grâce au bouleversement des barrières de la publication et la règle de l’interdisciplinarité en santé.

Selon le rapport de la Banque Mondiale (BM) en 2014, les chercheurs Africains ont plus que doublé leur production scientifique en santé, agriculture, sciences humaines, sciences techniques et mathématiques il y a de cela dix ans. Les ressources existent pour des projets conçus et gérés par des Africains, le numérique améliore beaucoup l’accès aux soins et à la connaissance ; enfin la primauté dans l’investissement est accordée aux infrastructures, universités et à la formation.

Soulignant l’importance de la science ouverte, l’éminent Professeur ajoutera qu’elle a pour ambition de démocratiser l’accès aux savoirs, augmenter l’efficacité de la recherche (en permettant que les données soient faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables) et améliorer la qualité de la recherche au travers d’une science plus cumulative, étayée par des données probantes et transparentes.

Citant les principes et la mise en œuvre du plan stratégique, Pr Lemarié a fait du libre accès complet et immédiat une réalité du groupe d’organismes nationaux de financement de la recherche grâce au soutien de la commission européenne (CE) et du conseil européen de la recherche (ERC). Comme illustrations, le conférencier a notifié ceci : « Il existe un besoin de recherche locale en Afrique pour contribuer à fournir une base de données factuelles pour l’élaboration de politiques, mais les chercheurs n’ont pas la possibilité de publier leurs conclusions dans les revues locales avec des résultats facilement accessibles ».

Un crédit académique plus important est accordé aux chercheurs qui publient dans des revues internationales à fort impact plutôt que dans des revues locales. La plupart des revues internationales imposent des frais de traitement d’articles élevés.

De nombreux pays Africains n’ont pas de revues de santé, voire une seule. Les revues ne sont pas indexées dans les moteurs de recherche. Une enquête avait été menée auprès des enseignants, chercheurs et éditeurs Africains dans ce sens.

Professeur Etienne Lemarié a égrené le chapelet des réalisations du GRISOF qui a permis la classification des publications en revues prédatrices, prépublications (ou pré-prints) et évaluer leur qualité et intégrité scientifique.

Le libre accès aux publications repose sur des principes, valeurs et règles qui grandissent l’honnêteté et la rigueur, gèrent et guident l’activité de recherche indique- t-il.

Face à de nombreuses questions, le conférencier a donné des réponses satisfaisantes.

La communication du Pr Etienne Lemarié a pris fin sur des notes de recommandations de l’UNESCO et des conseils pratiques.

Dubréka, 16 mai 2024

Service des Relations Extérieures et de la Communication (SEREC)